Musique à bourdon / René Zosso · Anne Osnowycz
Florilège de la vielle à roue · A treasury of music for hurdy-gurdy
medieval.org
Harmonia mundi HM 1019 (LP)
1979
Harmonia mundi ‘plus’ HMP 3901019, 1992
FACE A
1. Ex Adae vitio [2:03]
Conduit mélismatique, St. Martial de Limoges, XIe s.
2. Une Maison [1:41]
Textes : Pierre Seghers, Jules Supervielle — musique : René Zosso
3. Cantiga 281 [1:24]
version instrumentale — ALPHONSE le SAGE, XIIIe s. ·
CSM 281
4. Là-bas, là-bas [3:26] Folklore du Bordelais
5. Solo de vielle à roue [1:50]
Laude «Chi vuol lo mondo», XIVe s.
6. À la cambrousse [2:10]
Textes et musique : Roger Riffard — Arrangement : René Zosso
7. Petite Mazurka [0:46] Air traditionnel
8. Cantiga 277 [1:39]
version instrumentale — ALPHONSE le SAGE, XIIIe s. ·
CSM 277
9. Impro Mi [4:05]
solo d'épinette — Anne Osnowycz
10. Dans Paris y a-t-une brune [4:50] Folklore de Haute-Savoie
FACE B
11. Eh lève-toi donc, belle [2:54] Folklore d'Artois
12. Stella Splendens [1:54]
version instrumentale — Livre Vermeil de Montserrat, XIVe s. ·
LV 2
13. Le Garçon jardinier [2:38]
Folklore de Haute-Savoie — Arrangement : Anne Osnowycz, René Zosso
14. [2:27]
Cantiga 159 | version instrumentale — ALPHONSE le SAGE ·
CSM 159
Nous deux | Texte: Paul Eluard
15. Lancan li jorn [7:41]
Jaufre RUDEL — Arrangement : René Zosso ·
LLJ
16. Christophe Colomb [4:07]
Texte et musique : Julos Beaucarne — Arrangement : René Zosso
17. [1:59]
Cantiga 200 | solo d'épinette — ALPHONSE le SAGE ·
CSM 200
Refuge | Texte: Reiner Kunze (version française : J. Jackson)
René ZOSSO — chant et vielle à roue
Anne OSNOWYCZ — chant et épinette des Vosges
harmonia mundi, sa. ℗ 1979
Enregistrement novembre 1978
Prise de son Alberto Paulin. Transfert numérique Franck Joffrès, Studio Vérany
Photo René Goiffon
CD:
harmonia mundi, sa. ℗ 1992
Transfert numérique Franck Joffrès, Studio Vérany
Maquette Relations
Nous
avons commencé cet enregistrement en faisant sonner nos bourdons, comme
nous le faisons habituellement en début de concert pour créer le climat
de la soirée. Nos instruments, la vielle à roue et la citera (version
hongroise de l'épinette des Vosges), sont des instruments à bourdon, ce
qui signifie qu'ils produisent, en toile de fond et en plus de toute
mélodie, deux sons qui semblent immobiles.
La vielle est pourvue
de quatre cordes disposées de part et d'autre du clavier que traversent
les chanterelles ou cordes mélodiques. Ces quatre cordes, dites
cordes-bourdons, donnent un son et un seul, lorsqu'elles sont frottées
par la roue. L'épinette hongroise, ou citera, est une sorte de petite
cithare rudimentaire. Elle comporte dix cordes-bourdons, graves ou
aigües, qui ne sont jamais touchées par la main gauche.
Dans l'un
et l'autre cas, les cordes-bourdons sont largement supérieures en
nombre aux chanterelles, ce qui explique que les bourdons tiennent le
rôle principal dans la musique de nos instruments. Ils en sont le
support et l'axe et c'est autour d'eux que tout va s'organiser. Les
bourdons, c'est aussi l'espace dans lequel vont se mouvoir les mélodies,
les mots, les gens, nous-mêmes. Voiler pourquoi nous mélangeons les
genres: moyen-âge, folklore, textes contemporains.
C'est le
moyen-âge qui a vu naître nos instruments, réponses occidentales aux
influences arabes et orientales. Utilisés à l'origine par la musique
savante, ils auraient disparu s'ils n'avaient été conservés par le
folklore pour la musique modale, les chansons en rond, les chansons à
répondre, préservant ainsi le goût des activités communautaires
résultant en une expression artistique collective. Il est évident qu'on
ne peut jouer de l'épinette ni de la vielle sans jouer avec notre passé ;
de plus, les textes et les musiques nos parlent encore de nous, bien
que les textes contemporains disent les choses autrement, d'une manière
plus immédiate, plus intime.
Alors, pourquoi séparer l'ancien et
le nouveau, et leurs expressions respectives ? Pourquoi ne pas mêler les
multiples facettes de notre sensibilité qui ne sont en fait que le
reflet des âges successifs de notre culture ?
RENÉ ZOSSO
This recorded selection of music for an with drone of bourdon
instruments begins with the sounding of the drones. This will, in some
measure, establish the climate of the recital. The instruments being
played — the hurdy-gurdy and the Hungarian citera (a version of the épinette des Vosges)
— are both bourdon instruments, i.e. instruments which produce a
continuous drone of one or two tones which acts as a kind of background
of sound against which the melody is played. This drone, or burden, or
bourdon seems utterly immobile.
Translation: Derek Veld
The Hurdy-gurdy (French: vielle)
has four strings, two at either end of the keyboard, which, when rubbed
by the turning wheel, produce a sound, and one sound only. Two
additional strings, the chanterelles, or melodic strings, pass over the tangents of the keyboard. The Hungarian épinette
or citera has ten drone strings, high or low in pitch, which are not
touched by the left hand. In both cases the drone strings are more
numerous than the chanterelles. It is, therefore, obvious that
the drones play an important role in the music for these instruments.
They are the hub of the music around which everything else is organized.
In order to demonstrate the various aspects of the instruments, and,
perhaps, of ourselves, we present a programme of different kinds of
music : mediaeval, folksongs, and songs with words by contemporary
poets.
The instruments go back to the Middle Ages when they
developed in response to certain influences of Arab and Oriental music.
Originally a part of the sophisticated mediaeval musical culture, they
would have vanished altogether if they had not been preserved in folk
music. With the instruments, folk music has preserved a modal core
together with its round-dances, its answer-songs, its delight in
communal activities which result in a communal artistic expression. It
is true that one cannot play either the épinette or the
hurdy-gurdy without playing with our past; and the words of the songs
and the music can still tell us something about ourselves.
The
contemporary texts say certain things differently, in a more immediate,
more intimate way. We see no reason to separate the old from the new, or
not to mix different ways of saying things —why not unite these
different facts of our sensibility which are only different ages of our
culture?