Perceval le Gallois
/
Ensemble Perceval
Musique des XIIe et XIIIe siècles • Version originale du film d'Eric Rohmer
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Adès 14.015
1979
[22:20 + 25:10]
Face 1
01. 0:00
Chanson légière à entendre [0:33]
CONON de BÉTHUNE
02. 0:33
Ce fut au temps qu'arbres feullissent /
D'Amors qui m'a tolu [2:39]
CHOEUR /
CHRÉTIEN de TROYES
03. 3:12
Et lui qui bien lancer savait [0:22]
PERCEVAL
04. 3:34
Venir cinq chevaliers armés /
DOMINO [1:08]
CHOEUR ET CHEVALIERS
05. 4:42
Par ma foi, ma mère a raison [0:55]
PERCEVAL, CHOEUR /
musique de fond: PÉROTIN, organum
06. 5:38
Ecoutez, valet, n'ayez peur / [0:49]
LE CHEVALIER, PERCEVAL
07. 6:27
Pastourelle [0:15]
anonyme, XIIIe s. — “Ballade de Perceval”
08. 6:41
Et trois jours plu tard, le valet /
“Ballade de Perceval” [0:19]
CHOEUR
09. 7:01
En la forêt cette nuit fut /
Reis glorios [0:36]
CHOEUR /
GUIRAUT de BORNELH
10. 7:37
Quan vei la lauzetta [0:52]
BERNART de VENTADORN
11. 8:29
O pucelle, je vous salue [0:43]
PERCEVAL, LA PUCELLE
12. 9:12
Et le valet pour tout de bon /
Quan vei la lauzetta [0:23]
CHOEUR /
BERNART de VENTADORN
13. 9:35
Quan vei la lauzetta [0:47]
BERNART de VENTADORN
14. 10:23
Pucelle, aujourd'hui ces [0:23]
PERCEVAL
15. 10:45
Et il mangea tant qu'il lui plut /
Quan vei la lauzetta [0:21]
CHOEUR /
BERNART de VENTADORN
16. 11:06
Et le valet tant chevaucha /
“Ballade de Perceval” [0:23]
CHOEUR
17. 11:30
Prud'homme, dis, enseigne-moi [0:22]
PERCEVAL, LE CHARBONNIER
18. 11:52
Le valet ne prise un denier /
“Ballade de Perceval” [0:13]
CHOEUR
19. 12:05
Il voit issir parmi la porte [0:29]
CHOEUR, LE CHAVALIER VERMEIL, PERCEVAL
20. 12:34
Li solaust luist [0:13]
Lai arthurien, anonyme, XIIe s.
21. 12:46
Sire roi, soyez salué [0:43]
PERCEVAL, LE ROI ARTHUR
22. 13:29
Sonnerie du tournoi [0:11]
d'après GAUTIER de COINCY,
Qui que face rotruenge novele
23. 13:40
Allez vite, jetez-les bas [0:36]
PERCEVAL, LE CHEVALIER VERMEIL
24. 14:16
Sonnerie [0:14]
d'après GAUTIER de COINCY
Qui que face rotruenge novele
25. 14:30
Mais qu'est-ce là, mon doux ami ? [0:18]
YVONET, PERCEVAL
26. 14:48
Alors Yvonet s'entremet /
Qui que face rotruenge novele [1:13]
CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
27. 16:01
Ami, prenez mon cheval gris [0:16]
PERCEVAL
28. 16:17
Le chevalier, sans nul arrêt /
“Ballade de Perceval” [0:23]
CHOEUR
29. 16:39
Sire prud'homme, je vous salue [0:17]
PERCEVAL, LE PRUD'HOMME
30. 16:56
Et il lui conte /
Qui que face rotruenge novele [0:19]
CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
31. 17:15
Lors le fit le prud'hom monter /
Chevaliers mult est guaritz [2:35]
CHOEUR /
Chanson de trouvère, anonyme, XIIIe s.
32. 19:51
Et le valet lui dit après /
Royne celeste [1:02]
PERCEVAL, LE PRUD'HOMME, CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
33. 20:52
Beau frère, donc, qu'il vous souvienne /
Royne celeste [1:03]
LE PRUD'HOMME, CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
34. 21:55
Le chevalier, sans nul arrêt /
“Ballade de Perceval” [0:22]
CHOEUR
Face 2
01. 0:00
“Ballade de Perceval” —
Qui donc appelle ? [0:26]
LA PUCELLE, PERCEVAL
02. 0:26
Et si oncques je fis devise /
Amour qui bien sait enchanter [1:16]
CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
03. 1:42
Et le valet se tient assis /
Amour qui bien sait enchanter [0:39]
CHOEUR 1, 2, 3 /
GAUTIER de COINCY
04. 2:21
Il est si beau, elle si belle /
Amour qui bien sait enchanter [0:28]
CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
05. 2:49
Quand elle vit et sut très bien /
Laetabundus [0:41]
BLANCHEFLEUR /
BERNARD de CLAIRVAUX
06. 3:30
Demoiselle ai passé la nuit [0:40]
PERCEVAL, BLANCHEFLEUR
07. 4:11
Et le diner fut moult petit /
Amour qui bien sait enchanter [1:05]
CHOEUR /
GAUTIER de COINCY
08. 5:15
On lui met un bel oreiller /
Pastourelle [0:27]
CHOEUR 1, 2 /
anonyme, XIIIe s.
09. 5:42
Lors s'est de son lit départie /
Dulcis amor [2:02]
BLANCHEFLEUR /
CB 85
10. 7:44
Tant a pleuré que lui s'éveille [1:26]
BLANCHEFLEUR, PERCEVAL
11. 9:10
Il la basait /
Dulcis amor [2:14]
CHOEUR 1, 2, 3 /
CB 85
12. 11:23
Sonnerie du tournoi [0:10]
d'après GAUTIER de COINCY,
Qui que face rotruenge novele
13. 11:33
Valet, qui est-ce qui t'envoi [0:24]
ANGUINGERON, PERCEVAL
14. 11:58
Impossible que je vous /
Chanson de trouvère [0:28]
CHOEUR /
anonyme, XIIIe s.
15. 12:26
Sonnerie [0:12]
d'après GAUTIER de COINCY
Qui que face rotruenge novele
16. 12:38
Mais Clamadieu, qui lors enrage [0:15]
CLAMADIEU
17. 12:53
Sonnerie du tournoi [0:11]
d'après GAUTIER de COINCY,
Qui que face rotruenge novele
18. 13:04
Ils combattirent longuement /
Chanson de trouvère [0:26]
CHOEUR /
anonyme, XIIIe s.
19. 13:30
Sonnerie [0:13]
d'après GAUTIER de COINCY
Qui que face rotruenge novele
20. 13:43
Le chevalier, sans nul arrêt /
“Ballade de Perceval” [0:12]
CHOEUR
21. 13:55
Beaux seigneurs, enseignez-moi donc [0:30]
PERCEVAL, LE ROI PECHEUR
22. 14:24
“Le Graal” [1:06]
GAUTIER de COINCY,
musique improvisée
23. 15:31
Un valet de chambre vint [2:16]
CHOEUR 1, 2, 3, 4, PERCEVAL /
musique de fond: “Le Graal”
24. 17:46
Le chevalier, sans nul arrêt /
“Ballade de Perceval” [0:18]
CHOEUR
25. 18:05
Ah, Perceval, Fortune est chauve [1:21]
LA DEMOISELLE HIDEUSE, PERCEVAL
26. 19:26
Chanson légière à entendre [0:20]
CONON de BÉTHUNE
27. 19:46
Perceval, ce nous dit l'histoire [0:48]
PERCEVAL
28. 20:34
Crux fidelis [0:59]
Hymne grégorien, IXe s.
29. 21:33
Bel ami cher [0:56]
LE PELERIN, PERCEVAL
30. 22:29
Jesus itaque, sciens omnia quae ventura erant [1:14]
L' EVANGELISTE, LE CHRIST, LE SYNAGOGUE
/
grégorien
31. 23:43
Comprehenderunt Jesum et ligaverunt eum [0:53]
“Benedicamus Domino”, organum, XIIIe s.
32. 24:36
Le chevalier, sans nul arrêt /
“Ballade de Perceval” [0:10]
CHOEUR
33. 24:46
Chanson légière à entendre [0:21]
CONON de BÉTHUNE
Version originale du film d Eric Rohmer
présentant - en extraits pour le disque -
la reconstitution d'un "Jeu" médiéval
PERCEVAL LE GALLOIS
Texte de
CHRETIEN DE TROYES
Traduit et mis en scène par
ERIC ROHMER
Musique: GUY ROBERT
D'après des airs des XIIe et XIIIe siècles
Le chœur
SOLANGE BOULANGER — chant, guitare sarrazine
CATHERINE SCHROEDER — chant, rebec
FRANCISCO OROZCO — chant, luth, chalemie
DEBORAH NATHAN — flûte traversière
JEAN-PAUL RACODON — chant, chalumeau : le Chevalier
ALAIN SERVE — chant, chalemie
DANIEL TARRARE — chant: le Charbonnier, Yvonnet, le Pèlerin
PASCALE OGIER — chant
NICOLAÏ ARUTENE — chant
Perceval : FABRICE LUCHINI
La Pucelle de la tente : CLEMENTINE AMOUROUX
Le Chevalier Vermeil : ANTOINE BAUD
Le Roi Arthur : MARC EYRAUD
Le Prud'homme : RAOUL BILLEREY
La Pucelle : MARIE RIVIERE
Blanchefleur : ARIELLE DOMBASLE
Ânguingueroh : SYLVAIN LEVIGNAC
Clamadieu : GUY DELORME
Le Roi Pêcheur : MICHEL ETCHEVERRY
La Demoiselle Hideuse : COCO DUCADOS
En couverture : Perceval et Blanchefleur
Décors: JEAN-PIERRE KOHUT SVELKO
Costumes: JACQUES SCHMIDT
Images: NESTOR ALMENDROS
Son direct: JEAN-PIERRE RUH
Mixage: DOMINIQUE HENNEQUIN
PRODUCTIONS Disques Adès
"LES FILMS DU LOSANGE" - FR3 - BR - SWE - RAI
1-15-2-79 ℗ 1979
PERCEVAL LE GALLOIS
Nous savons peu de choses de Chrétien de Troyes, sinon qu'il fut
en relations avec les cours de Champagne, puis de Flandre.
Les dates de sa naissance et de sa mort sont inconnues. D'après
les recherches les plus récentes, la chronologie de ses romans
s'établit
ainsi: vers 1170, Erec et Enide; vers 1176, Cligès, vers
1177-1181 Yvain (ou Le chevalier au lion) et Lancelot (ou Le chevalier
de la charrette),
dédié à Marie de Champagne, fille de Louis VII et
d'Aliénor d'Aquitaine ; après 1181, Le conte du Graal (ou
Le roman de Perceval),
dédié à Philippe d'Alsace, comte de Flandre. Nous
sont encore parvenues une imitation d'Ovide, Philomena, et deux
chansons. La musique de l'une
(D'Amors qui m'a tolu a moi) a été utilisée ici
même pour le premier passage chanté (Ce fut au temps
qu'arbres feuillissent).
Si les chansons de gestes étaient récitées et
psalmodiées, il paraît certain que les romans courtois
étaient faits pour la lecture, le plus
souvent lecture à haute voix. Nul éditeur actuel ne se
hasarde à publier une traduction en vers de ces octosyllabes
dont la suite uniforme
fatigue l'œil. Mais "dits" et "joués", ils retrouvent
variété et éclat. Nous avons essayé de les
transcrire mot pour mot, jusqu'au point où
on le peut sans cesser d'être clair. Les agrémenter, comme
nous avons fait, d'une musique, musique d'époque, peut
apparaître, tant ils
sonnent bien, comme un luxe inutile. Qu'on voit là surtout un
hommage aux trouvères et à ces siècles d'or de la
chanson française que
furent le XIIe et la première moitié du XIIIe siècles.
Notre but sera atteint, si cette musique, exécutée sur
des instruments anciens, sans concession aucune à la mode ou la
facilité, peut
révéler ses beautés, non seulement à un
cercle d'amateurs éclairés, allant d'ailleurs
s'élargissant de jour en jour, mais au public plus
vaste et plus divers de la télévision et du cinéma.
Eric Rohmer
LA MUSIQUE DU FILM "PERCEVAL LE GALLOIS"
La volonté d'Eric Rohmer de réaliser son film dans
l'ambiance visuelle et sonore la plus authentique, de recréer un
"jeu médiéval" au-delà
de tout réalisme moderne ou romantique, posait, entre autres, le
problème de la musique. Celle-ci devait respecter le
caractère particulier
de son rapport avec la poésie et le théâtre de
cette époque, comme peut l'illustrer par exemple la plus
célèbre des œuvres du genre :
"Le jeu de Robin et Marion" du Trouvère Adam de la Halle (XIIIe siècle).
Le Moyen-Age ne sépare pas les arts dans le spectacle, la
poésie est faite pour être dite, jouée et
chantée. Le Poète, Trouvère ou Troubadour,
est en même temps musicien et homme de théâtre. La
musique n'est pas conçue comme accompagnement du texte, elle vit
avec lui: les chants ou les danses
s'inscrivent dans le cours de l'action (Robin et Marion) ou
résument les arguments de celle-ci ("Le Remède de
Fortune" de Guillaume de Machaut, XIVe siècle).
Ceux qui font le spectacle, jongleurs ou ménestrels, suivent les
mêmes obligations, ils sont à la fois comédiens,
conteurs, chanteurs,
instrumentistes, voire aussi danseurs et acrobates. La musique est
liée à l'acte dramatique, elle ne l'accompagne pas, elle
n'en est jamais le renforcement émotif.
La conclusion était logique : la musique de "Perceval" ne
pouvait être une musique de film au sens où on l'entend,
elle impliquait d'être jouée
directement à l'image par les acteurs, il fallait retrouver des "jongleurs" au sens historique du terme.
La réalisation même de la musique n'était pas, pour
un spécialiste de cette période, le plus difficile :
adapter des mélodies des XIIe
et XIIIe siècles à la traduction en octosyllabes d'Eric
Rohmer, écrire des imitations lorsque le caractère du
texte ou du jeu rendait la chose
maladroite, tout cela était assez simple, mais quant à
réunir une équipe de comédiens-musiciens et de
musiciens-comédiens décidés à
se plonger dans l'interprétation très libre de la musique
médiévale, à retrouver un esprit d'improvisation
et à l'assimiler au point d'en
faire son propre langage, c'était autre chose. Après
beaucoup de difficultés, cette équipe s'est
formée, elle a accepté de préparer ce film
pendant environ six mois et d'apprendre par un travail acharné
des techniques et des formes d'expression pour certains
entièrement
nouvelles. Pour tous, ce fut, pourquoi ne pas le dire ici, une
expérience passionnante de sympathie et d'enthousiasme, et ce
qui fut, le
temps d'un tournage, le chœur de "Perceval", forme maintenant l'"Ensemble Perceval".
Le film terminé, monté, la publication de sa bande sonore
sous forme de disque posait différents problèmes; il
était évident que la partie musicale,
bien qu'ayant une durée d'une heure environ, ne pouvait seule en
faire l'objet, elle était de par sa conception trop
imbriquée au texte,
et la beauté de celui-ci ne devait pas être
négligée: il fallait tirer de l'ensemble un extrait
cohérent. Certains sacrifices ont
été nécessaires: la Passion de la fin, dont il n'a
été cité qu'un court extrait, et toute la partie
consacrée aux aventures de Gauvain qui,
en 50 minutes, aurait brouillé le sens du discours. Beaucoup
d'autres coupures sont dues à la présence de bruits
divers (armes, chevaux...),
le texte et la musique ayant été le plus souvent
enregistrés en direct. En dépit de tous ces obstacles,
mon souhait, en tant que
réalisateur de la maquette du présent
enregistrement, est d'avoir réussi à recréer un
raccourci du film qui soit, un peu comme celui-ci,
la reconstitution vivante d'un jeu médiéval.
Ce disque s'adressant à un public plus large que celui
habitué à la musique ancienne, quelques précisions
sur les formes musicales et
les instruments de la fin de la période romane s'imposent. A
cette époque (XIe, XIIe, et XIIIe siècles) la musique est
encore principalement monodique,
c'est-à-dire à une voix, les instruments d'accompagnement
jouant eux aussi la mélodie en la simplifiant ou en l'ornant un
peu à la manière des Orientaux.
La polyphonie commence à se développer au XIIe
siècle sous forme de contrepoint (déchant) mais en aucun
cas sous forme d'harmonie, et ceci uniquement au début dans le
domaine religieux (l'Organum de la Passion).
La musique est modale et parmi la grande quantité des modes
utilisés, un seul correspond au mode majeur, ce qui bouscule nos
habitudes;
au premier abord la musique ancienne paraît essentiellement
écrite en mineur, en rapport à cela il faut se
représenter que déjouer sur la seule
opposition majeure-mineure fait plutôt état d'un appauvrissement de l'oreille.
Beaucoup des instruments de cette époque voient leurs origines
dans la civilisation arabe : le luth, la guitare mauresque, le rebec,
les naquaires (percussions en terre cuite) etc., d'où certaines
ressemblances qui sont dues surtout aux techniques et aux
sonorités,
les mélodies des XIIe et XIIIe siècles étant pour la plus grande part issues du chant grégorien.
L'interprétation musicale à cette époque
nécessite une grande part d'improvisation et de
créativité individuelle, une œuvre musicale
du Moyen-Age ne peut jamais être considérée comme
achevée. C'est peut-être, après des siècles
d'oubli, une des raisons de sa vitalité
aujourd'hui où, malgré la douceur de ses
sonorités, elle se place, en face du synthétiseur et de
l'ordinateur,
parmi les formes d'expression contemporaine.
Guy Robert
RESUME
Perceval a été élevé par sa mère
dans l'ignorance de la chevalerie, afin de lui éviter le destin
de son père et de ses frères, morts au combat.
Mais, rencontrant un jour cinq chevaliers armés, il tombe en
admiration devant eux, au point de les prendre pour Dieu,
escorté de ses
anges. Il part pour la cour du roi Arthur, au grand désespoir de
sa mère, qui n'a que le temps de lui faire un certain nombre de
recommandations.
Il les interprétera tout de travers : ainsi gratifie-t-il d'un
baiser forcé une pucelle endormie, alors qu'il était
prescrit de se
contenter du baiser dans ses relations avec les demoiselles.
A la cour d'Arthur, il défait le Chevalier Vermeil, qui a
insulté le roi, et lui prend ses armes. Puis, poursuivant sa
route, il rencontre le
prud'homme Gornemant de Goort, qui lui enseigne le maniement de la
lance et de l'épée, ainsi que les commandements de la
chevalerie:
ne pas achever son adversaire désarmé, ne pas parler trop, etc.
Au château de Beaurepaire, la belle Blanchefleur s'éprend
de lui. Il sera son champion et défera tour à tour
Anguingueron et Clamadieu
qui campent sous les murailles. En parfait chevalier, il les grâcie et
les condamne simplement à se rendre au roi Arthur. Mais,
insensible
aux caresses et aux pleurs de sa douce amie, il s'en va à la
recherche de sa mère. Il s'égare dans la forêt et
devient l'hôte du Roi Pêcheur.
Plus attentif à la lettre qu'à l'esprit des
préceptes, il n'ose demander à celui-ci le pourquoi de
l'étrange procession qu'il voit passer,
tandis qu'ils sont à table : un valet, tenant une lance qui
saigne, précède une pucelle portant le Graal. Quand il
quitte le château,
vient à sa rencontre une étrange cavalière, la
Demoiselle Hideuse, qui l'accuse de ne pas avoir posé la
question qui aurait guéri
le roi Pêcheur du mal dont il souffre.
Perceval n'aura de cesse qu'il n'ait retrouvé le Graal. Mais sa
quête restera vaine et, après quelques années
d'errance et d'aventures
relatées dans le film, mais qui n'ont pu trouver place dans le
disque, il se trouve un Vendredi-Saint, face à une troupe de
pèlerins qui lui
font honte de porter les armes "le jour que Jésus-Christ fut
mort". L'ermite, chez qui il va se recueillir, lui révèle
que sa mère est morte
du chagrin de son départ. Ce fut ce péché qui
retint sa langue. Quant au Graal, c'est un plat dans lequel on sert
l'hostie au vieux père du
Roi Pêcheur, qui s'en nourrit exclusivement. Pour
pénitence, l'ermite enjoint à Perceval d'aller prier, et
le film se termine par le spectacle
de la Passion du Christ, Dieu de Souffrance, et non plus de Gloire, comme le guerrier apparu au début du récit.