Saint Louis
/
Ensemble vocal de Notre-Dame de Paris
Chroniques et musiques du XIIIe siècle
www.musicweb-international.com
musique-sacree-notredamedeparis.fr
Maîtrise Notre-Dame de Paris 006
2015
[1:12:35]
Prélude
Un monde entre sacré et profane
1. Et gaudebit ~ O quam sancta ~ El mois d'avril [2:05]
Motet à 3 voix — EP / JG / RM
Montpellier, Faculté de Médecine H196 [Manuscrit parisien de l'Ars Antiqua, XIIIe siècle]
Première partie
Saint Louis roi de France
I - Naissance et baptême de Saint Louis
2. Récit de la naissance et du baptême de saint Louis [0:35] RB
Jean de Joinville, Vie de saint Louis, 68 & 69
3. Exaudivit de templo [2:46] Introït (Litanies majeures) — Tutti / EB
Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 1112 [Missel parisien de Notre-Dame, XIII e siècle]
4. Omnes qui in Christo [0:42] Communion — Tutti
Paris, Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 1112 [Missel parisien de Notre-Dame, XIII e siècle]
II - Éducation de saint Louis
5. Récit de l éducation de saint Louis [0:14] RB
Jean de Joinville, Vie de saint Louis, 71
6. On doit la mere Dieu [3:32] Chanson — AB / EB / RM · flûte SR / vièle SD / harpe BS
Paris, Bibliothèque nationale de France, n.a.f. 1050 [Chansonnier Clérambault, XIIIe siècle]
III - Couronnement de saint Louis
7. Récit de l éducation de saint Louis [0:45] RB
Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, chap. 1 &
Jean de Joinville, Vie de saint Louis, Récit du couronnement de saint Louis.
8. Ad te levavi [2:48] Introït — Tutti / MP
Reims, Bibliothèque municipale ms. 224 [Missel de la cathédrale de Reims, à l'usage de la chapelle Saint-Bartholomée, XIVe siècle]
9. Unxerunt Salomonem [0:39] Antienne (Rois I. 1, 45) —
EB
Reims, Bibliothèque municipale ms. 342 [Pontifical de la cathédrale de Reims, XIIIe siècle]
10. Gaude, felix Francia [4:20] Conduit à 2 voix —
RB / DR
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 15139 [Manuscrit parisien de Saint-Victor, XIIIe siècle]
IV - Mariage de saint Louis
11. Récit du mariage de Saint Louis [0:34] RB
Grandes chroniques de France & Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, chap. 9
Récit du mariage de Saint Louis
12. Vos que·m semblatz [1:22] Chanson —
EP · harpe BS / vièle SD
Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 15211 (texte seulement) [Recueil Chansonnier, XIVe siècle]
13. Jamais, nul temps [4:00]
Chanson,
Gaucelm FAIDIT, c.1150–c.1205
—
RB · flûte SR / vièle SD / harpe BS / percusssion RM
Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 22543 [Chansonnier provençal, XIVe siècle]
V - La vie à la cour
14. Récit de la vie à la cour (1) [0:12] RB
Jean de Joinville, Vie de saint Louis, 668
15. Estampie royale n° 6 [2:27] Instrumental —
cornet muet SR / vièle SD / harpe BS / percusssion RM
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 844 [Manuscrit du roi, chansonnier français, XIIIe siècle]
16. Benedicamus Domino [1:21] Organum —
MP / CG / EB / Tutti
17. Récit de la vie à la cour (2) [0:17] RB
Jean de Joinville, Vie de saint Louis, 668
18. Bernart a vous vueil demander [4:07] Chanson, Jeu-parti (Li cuens de
Bretaigne) —
DR / MP · vièle SD / harpe BS
Paris, Bibliothèque de l'Arsenal, ms
5198 [Chansonnier, XIIIe siècle]
Interlude
La dévotion mariale de saint Louis
19. L'autrier matin [6:54] Chanson pieuse —
AB · cornet muet SR / vièle SD / harpe BS
Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 12483 [Miracles de la Vierge en rimes françaises, manuscrit
français en provenance des Jacobins de Poissy, XIVe
siècle]
Deuxième partie
De Paris à Jérusalem
I - Le culte des reliques
20. Récit du culte des reliques [0:14] RB
Grandes chroniques de France
21. Occidentem [2:15] Répons —
Tutti / AB
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 108 [Bréviaire de Sens, XIIIe siècle]
22. Regis et pontificis [3:30] Répons —
EB / tutti
Bari, manuscrit du Chapitre de Saint-Nicolas [Prosaire de la Sainte-Chapelle, vers 1250]
II - La croisade d'Égypte
23. Récit de la croisade d'Égypte (1) [0:17] RB
Jean de Joinville, Vie de saint Louis, 106-107
24. Tous li mons doit mener joie [6:27] Chanson —
RM · flûte SR / vièle SD / harpe BS / percusssion RM
Cambridge, University Library, Dd. 11, 78 (texte seulement) [Manuscrit de la fin du XIIIe siècle]
(Contrafactum moderne de la chanson «Por cele ou m'entente si mise», Paris, Bibliothèque de l'Arsenal 5198)
25. La bataille de Mansourah [1:16] Improvisation de percussions —
RM
[Jean de Joinville (v. 1224-1317), Vie de Saint-Louis, 219]
26. [4:15]
Nus ne porroit de mauvese reson Chanson —
CG · flûte SR / vièle SD / harpe BS / percusssion RM
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr.24406 (& fr.
20050 - texte seulement) [Chansonnier français, XIIIe
siècle]
&
Récit de la croisade d'Égypte (2) RB
Jean de Joinville (v. 1224-1317), Vie de Saint-Louis, 436-437
27. Ierusalem accipitur [5:50] Conduit à 2 voix —
AB / RM
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 15319 [Manuscrit parisien de Saint-Victor, XIIIe siècle]
III - La mort de saint Louis
28. Récit de la mort de saint Louis [1:16] RB
Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles de saint Louis, chap. 20
29. Ierusalem que edificatur [1:13] Communion —
Tutti
Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 1112 [Missel parisien de Notre-Dame, XIIIe siècle]
Final
Mémoire et culte de saint Louis
I - Le culte des reliques
30. Récit de la mémoire et du culte de saint Louis [0:38] RB
Récit, Jean de Joinville (v. 1224-1317), Vie de Saint-Louis 758
31. Gaudiose Francia [3:09] Prose —
CG / tutti
Paris, Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 608 [In translatione beati Ludovici]
[Missel de la Sainte-Chapelle à l'usage de Poissy, 1ère moitié du XIVe siècle]
32. Felix regnum [2:19] Répons —
Tutti / AB
Rouen, Bibliothèque Municipale, ms. 221 (texte seulement) & Leber 144
[Diurnal à l'usage des Dominicaines de Poissy, XIIIe-XIVe
siècles, & Processionnal dominicain, XVe siècle]
DISTRIBUTION
Maîtrise Notre-Dame de Paris, Chœur d'adultes
Sopranos / Altos Hélène CARPENTIER Maria LUEIRO GARCIA Gaëlle MARCK Susie MARTIN Hélène PICARD Laurence POUDEROUX Joséphine GEOFFRAY |
Ténors / Basses Andrés AGUDELO Gaël MARTIN Augustin MONDAN Alexandre NERVET-PALMA Jesús RODIL RODRIGUEZ Adrien STADLER Andrés PRUNELL VULCANO Maxime SAÏU Matthieu WALENDZIK |
Sopranos / Altos Julia GAUDIN (JG) Eugénie de PADIRAC (EP) Anaïs BERTRAND (AB) Raphaël MAS (RM) |
Ténors / Basses Raphaël BOULAY (RB) Martial PAULIAT (MP) Damien RIVIÈRE (DR) Emmanuel BOUQUEY (EB) Christophe GAUTIER (CG) |
Saint Louis et la musique de son temps
Située entre les innovations polyphoniques et rythmiques de
l'École de Notre-Dame (fin XIIe siècle) et celles de
l'Ars nova (XIVe siècle), la musique du temps de saint Louis
n'en est pas moins riche. Elle accompagne une œuvre
poétique et littéraire de grande qualité.
Les conduits en sont un exemple remarquable. Compositions libres (non
assujetties au plainchant), ils sont écrits en vers et alternent
sections syllabiques et sections mélismatiques. Ils sont parfois
liés à un événement politique, comme le
conduit Gaude felix Francia
[nº 10] composé spécifiquement pour le sacre du
jeune Louis IX en 1226. Néanmoins, ils abordent la plupart du
temps des sujets religieux. Ierusalem accipitur
[nº 27] expose, avec beaucoup de tendresse, les significations
spirituelles de cette Jérusalem à laquelle le roi aspire
tant. La ville sainte y est assimilée à Marie, «
cité du Saint », témoignant ainsi de l'importance
de la piété mariale au cours de ce siècle,
piété qui est aussi celle de saint Louis ...
Le motet, quant à lui, devient au XIII e siècle une forme
musicale autonome, avant de parvenir à son summum avec l'Ars
nova. Au-dessus d'une teneur vocalisée (extraite d'un
mélisme du plain-chant), les parties polyphoniques peuvent
être chantées en latin, sur un texte religieux, en
français, sur un texte profane, ou bien même superposer
latin et français, religieux et profane. C'est ainsi que dans le
motet El mois d'avril / O quam sancta / Et gaudebit
[nº 1], sous le texte français d'une pastourelle
légère, bucolique et printanière (en ce mois d
avril qui a vu naître notre futur roi), se superpose avec un art
consommé une touchante prière à la «
mère du Sauveur» ...
La chanson est à cette époque un genre très en
vogue. Le mariage de Louis IX avec Marguerite de Provence à Sens
en 1234 est illustré par une chanson d'amour du troubadour
Gaucelm Faidit (c.1150-c.1205) empreinte d'un grand raffinement
poétique : Jamais nul temps [nº 13]. Elle est précédée d'une strophe (Vos que'm semblatz,
[nº 12]) composée, sur le modèle de la chanson de
Gaucelm, par Garsenda, comtesse de Provence (c.1180-c.1242) et
grand-mère paternelle de Marguerite ...
Mais l art des trouvères, en langue d'oïl, est
également à son apogée. Les deux chansons de
croisades présentées ici ont été
composées à l occasion de l'expédition du roi en
Égypte. Tous li mons doit mener joie
[nº 24] relate la maladie qui le terrasse en 1244, sa vision de
Jérusalem et sa décision de se croiser. La chanson
Nus ne porroit de mauvese reson [nº 26]
exhorte le roi à demeurer en terre sainte après sa défaite en Égypte.
La chanson Bernart a vous vueil demander
[nº 18] est un «jeu parti». Cette forme, qui fait
intervenir plusieurs protagonistes sur un sujet à
débattre avant de faire appel à une tierce personne pour
clore le débat, est l'équivalent de la disputatio
universitaire. Elle reflète bien l'ambiance de la cour et les
relations de saint Louis avec son entourage, comme le relate Jean de
Joinville, son principal biographe :
« Quand le roi était
d'humeur joyeuse, il me disait : " Sénéchal, dites-moi
donc les raisons pour lesquelles un prud'homme vaut mieux qu' un
dévot ? " Alors recommençait la dispute entre moi et
maître Robert (Robert de Sorbon, fondateur de la Sorbonne) ... Quand
nous avions discuté un grand moment, le roi rendait sa sentence
et disait ainsi : " Maître Robert, je voudrais bien avoir la
réputation d'être prud'homme, à la condition de
l'être ... Car prud'homme est une chose si grande et si bonne que
rien qu'à prononcer le mot, il remplit la bouche. " »
Ce même Joinville nous renseigne sur le respect du roi envers la
musique et les musiciens, lorsqu il tenait à « ne pas interrompre
les ménestrels qui jouaient à la fin du repas »
et à attendre « pour entendre ses grâces
» qu ils aient terminé leur morceau ... C'est ce que veut
illustrer la juxtaposition d'une estampie [nº 15] – danse qui
figure parmi les premiers exemples de musique instrumentale
notée au XIIIe siècle –, et d'un petit organum à
3 voix : Benedicamus Domino [nº 16].
Cependant saint Louis, s'il ne peut échapper, du fait de sa
condition de roi, à la musique profane, a une
préférence très marquée pour la musique
religieuse. Il désire « chanter Dieu ou Marie
», exhortant son entourage à faire de même, et
n'hésite pas à chanter en personne avec son écuyer
[cf. nº 19]. La chanson pieuse, souvent mariale, est un genre bien
spécifique. Il s'agit la plupart du temps de
réadaptations (de contrafacta) de chansons d'amour. On doit la mere Dieu
[nº 6] illustre ainsi l'éducation religieuse du roi, sous
la houlette de sa mère Blanche de Castille, tandis que L'autrier
matin [nº 19] représente ce qu il pouvait chanter à
l'âge adulte. Cette composition originale, qui alterne vers
français et vers latins (extraits d'hymnes liturgiques), reprend
le genre de la pastourelle et son contexte printanier et bucolique.
Néanmoins, elle en détourne l'objet dans un sens
spirituel : la nature n'est plus le lieu du tourment amoureux mais
celui de la prière, du « sentiment de paix »,
et la femme rencontrée est la Mère de Dieu ...
Saint Louis entend le plain-chant lors des offices auxquels il est
très assidu. Joinville prend à témoin la liturgie,
lors de grands événements de sa vie, pour en tirer un
sens prophétique ou pour expliciter ses dispositions
intérieures. Ainsi, à l'évocation de son
couronnement, le 1er dimanche de l Avent [nº 7], il cite
l'introït du jour Ad te levavi [nº 8] pour montrer sa
« grande confiance en Dieu ».
Pareillement, au jour de sa naissance, il évoque la procession liturgique des
Litanies majeures et les « croix noires » portées en cette occasion,
pour annoncer sa mort et « la multitude d'hommes qui périrent au cours
des deux croisades » [nº 2]. L'introït de ces Litanies, Exaudivit de templo
[nº 3], évoque la voix entendue dans le temple, tandis que
le jeune Louis est baptisé dans la collégiale de Poissy.
Sa mort, quant à elle, est évoquée par la
communion Ierusalem que edificatur
[nº 29] qui fait écho à la prière qu'il
« dit à voix basse » lors de son agonie :
«Ô Jérusalem, ô Jérusalem» [nº 28]
Mais le répertoire de plain-chant comprend également de
nouvelles compositions créées à l'occasion de
l'apparition de nouveaux offices : l'office de la couronne
d'épines (répons Occidentem [nº 21]) et,
après sa mort et sa canonisation, l'office de saint Louis (répons Felix regnum [nº 32]).
Pour ces célébrations, de nouvelles proses (ou
séquences) sont également écrites, dans le style
des compositions d'Adam de Saint-Victor, poète et musicien
parisien du XIIe siècle qui a, en son temps, marqué
l'apogée du genre (Regis et pontificis [nº 22], et Gaudiose Francia
[nº 31]). Ces textes latins qui étaient alors
chantés pendant la messe entre l'alléluia et
l'Évangile sont, tout en invitant à la louange de Dieu,
de véritables poèmes pédagogiques et
hagiographiques. Par ailleurs, ils ne peuvent pas être
dissociés du contexte historique spécifiquement
français, voire parisien, dans lequel ils ont été
écrits.
À partir de la musique de son temps et du témoignage de
ses biographes, le programme de ce disque est donc une illustration de
la vie du roi saint Louis. Dans une première partie sont
décrites les principales étapes de sa vie, et dans une
deuxième partie sa « montée vers Jérusalem
». Dès sa jeunesse il voue un culte fervent aux reliques
de la Passion du Christ. En 1239 il acquiert la couronne d
épines [cf. nº
20-22] pour laquelle il fait ériger la Sainte-Chapelle, image du
temple de Jérusalem. Les deux croisades qu'il entreprend [cf.
nº 2 & 23-26] ne lui permettent pas d'entrer dans la ville
sainte. Mais c'est par sa mort que métaphoriquement, il
accède à la Jérusalem céleste [cf. nº 28 & 29],
tandis que sa mémoire reste vivante ... [cf. nº 30-32].
Sylvain Dieudonné
Sources des textes lus :
Jean de Joinville (v. 1224–décembre 1317) ;
Vie de saint Louis [nº 2, 5, 7, 14, 17, 23, 25, 26, 30] BnF fr. 13568 (1330-1340 ) ;
« Histoire de la vie du roy sainct Louis » (traduction de Jacques Monfrin dans "Lettres gothiques", Garnier 1995)
Guillaume de Nangis († 1300) ; Vie de saint Louis [nº 7, 11] BnF fr. 4977 (XIVe) & BnF fr. (XIVe)
Grandes chroniques de France [nº 11, 20] BnF fr. 2813 (1375–1380)
Guillaume de Saint-Pathus (1250–1315 ) ;
La vie et les miracles de saint Louis [nº 28] BnF fr. 5716 (1330–1350)
MUSIQUE SACRÉE À NOTRE-DAME DE PARIS
Association Loi 1901 créée en 1991 par la Ville de Paris,
le ministère de la Culture et de la Communication et
l'Association diocésaine de Paris, Musique Sacrée
à Notre-Dame de Paris est une école supérieure de
chant choral, qui a également en charge la coordination de
l'ensemble de la musique dans la Cathédrale.
L'action de l association s'oriente autour des missions principales suivantes :
- l'enseignement musical et l'enseignement des chanteurs de la
prestigieuse Maîtrise Notre-Dame de Paris
(Pré-Maîtrise, Chœur d'enfants, Jeune Ensemble et
Chœur d'adultes) ;
- la production d'une saison de concerts et d'auditions ;
- la recherche musicologique ;
- la diffusion du répertoire et le soutien à la
création contemporaine, en partenariat avec des compositeurs
actuels et par le biais d'enregistrements discographiques
régulièrement récompensés par la critique ;
- à ces missions s ajoute une vocation sociétale, avec
notamment un programme d'ouverture culturelle pour les publics en
difficulté, à travers un partenariat avec l'association
Cultures du Cœur.
SAINT LOUIS POISSY 2014
L'association « Saint Louis Poissy 2014 » a vu le jour au
printemps 2012 afin de promouvoir et d'organiser projets et
événements culturels, pédagogiques ou festifs
à l'occasion du huitième centenaire de la naissance et du
baptême de Louis IX (saint Louis) à Poissy.
Tout au long de l'année 2014, expositions, spectacles,
conférences, salon du livre, fête médiévale
ont permis de faire rayonner la figure de ce roi qui a
profondément marqué le XIIIe siècle (devenu le
siècle de saint Louis) et qui reste si présent dans notre
imaginaire collectif.
Le concert exceptionnel donné dans la collégiale
Notre-Dame de Poissy, «Musique au temps de saint Louis», le
27 avril 2014, huit siècles et deux jours après l
événement commémoré, fut un temps fort de
ces manifestations. Afin de faire mieux connaître saint Louis et
son siècle, l association s est engagée aux
côtés de Musique Sacrée à Notre-Dame de
Paris pour permettre la réalisation de cet enregistrement.
SYLVAIN DIEUDONNÉ
Après des études de violon au Conservatoire National de
Région de Versailles, Sylvain Dieudonné intègre en
1988 le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
où il obtient six Premiers Prix : Harmonie, Contrepoint, Fugue,
Orchestration, Analyse et enfin Direction de chœur
grégorien qui devient rapidement sa spécialité. Il
approfondit l'étude du chant grégorien plus
particulièrement avec le chanoine Jean Jeanneteau et les
pères Dom Jean Claire et Dom Daniel Saulnier de l'atelier de
paléographie musicale de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes.
Enfin, depuis quelques années, il s'est spécialisé
dans la vièle médiévale à archet.
Il a été professeur d'Analyse et d'Écriture
à l'École Nationale de Musique de Vichy pendant dix ans.
Nommé en 1994 chef de chœur à la Maîtrise
Notre- Dame de Paris, il a en charge le Département de musique
médiévale : pédagogie, recherche, concerts
à Notre-Dame de Paris et enfin liturgie avec la messe
grégorienne qu'il dirige chaque semaine, offrant à ce
répertoire continuité et permanence dans la
première cathédrale de France. Dans le cadre de la saison
de concerts à Notre-Dame de Paris, il prend également en
charge la programmation artistique pour la musique
médiévale. Le développement des activités
du Département de musique médiévale et de l
enseignement qu'il dispense aux différents chœurs qui
composent la Maîtrise Notre-Dame de Paris lui permettent de
réaliser des partenariats avec des musiciens et des ensembles,
tels que Brigitte Lesne et l'ensemble Alla Francesca, Dominique
Vellard, Marie-Noël Colette, Antoine Guerber et l'Ensemble
Diabolus in Musica ou Jean-Yves Hameline.
Sylvain Dieudonné conjugue son activité de chef de
chœur et de pédagogue à celle de chercheur. Une
grande partie de ses travaux est consacrée à
l'étude de manuscrits, où une place de choix est
réservée au répertoire de l'Ecole de Notre-Dame.
Il réalise un important travail de restitution d'œuvres
qui prennent place non seulement dans les programmes des concerts qu'il
dirige tant à Notre-Dame de Paris que partout en France et
à l étranger, mais aussi dans les enregistrements
discographiques qu'il dirige.
ENSEMBLE VOCAL DE NOTRE-DAME DE PARIS
Composante spécifique du dispositif musical de la
Cathédrale, l'Ensemble Vocal de Notre-Dame de Paris regroupe des
chanteurs professionnels ayant reçu une formation dans le cadre
de la Maîtrise Notre-Dame de Paris. Ayant pour vocation la
promotion des répertoires sacrés du Moyen Âge
à nos jours, toujours en lien avec la recherche musicologique,
il se produit essentiellement dans le cadre de la saison de concerts
à Notre-Dame de Paris, mais aussi partout ailleurs, en France ou
à l étranger. Il s efforce toujours de porter une
considération particulière au lieu où il est
amené à se produire, en intégrant ses dimensions
spatiales, acoustiques, historiques et sacrées.
Music during the reign of King Louis IX of France
Between the groundbreaking rhythmic innovations of the Notre Dame
School of polyphony (late 12th century) and those of the Ars Nova (14th
century), 13th -century music presents a rich and diverse repertoire in
its own right. In addition, the reign of Saint Louis also witnessed the
development of poetry and literature productions of rare quality.
The most obvious example is the conductus.
An essentially free form (i.e not based on existing chants), the
conductus is a metrical song alternating melismatic and syllabic
sections. Although they may commemorate a particular event – Gaude felix Francia
[nº 10] was specifically written upon the occasion of the young
king's coronation, in 1226 – most conductus deal with religious
subjects. Ierusalem accipitur
[nº 27] is a graceful evocation of the spiritual significance of
Jerusalem. The parallel between the Holy City and the Blessed Virgin
Mary, "city of the Holy One",
exemplifies the importance of Marian devotion during the 13 th century.
King Louis IX was known for his particular devotion to the Blessed
Virgin.
The polyphonic motet gradually gained status as a new genre and the
form reached its peak during the Ars Nova period. The various texted
voices added to an existing tenor (usually a vocalized passage taken
from a melisma in the chant) were based on a sacred text (in Latin) or
a secular one (in French), or a mixture of both. El mois d'avril / O quam sancta / Et gaudebit
[nº 1] subtly combines a merry pastoral-like French text
celebrating the month of April, when our future king was born and a
very moving prayer (in Latin) to the "mother of our Savior".
The chanson was the dominant secular genre. Jamais nul temps
[nº 13], a strikingly beautiful, refined love song by famous
troubadour Gaucelm Faidit (c.1150-c.1205), illustrates the royal
wedding (in 1234, Louis IX married Marguerite de Provence in Sens). The
one-strophe poem Vos que·m semblatz,
[n 12], modeled after Gaucelm's song, was written by Garsenda, Countess
of Provence (c.1180-c.1242) and incidentally the paternal grandmother
of the king's bride.
The reign of Louis IX also marks the golden age of the art of the trouvères.
Both Crusade songs in langue d'oïl on this program were composed
on the occasion of the King s expedition to Egypt. Tous li mons doit mener joie [nº 24]
recounts the king's grave illness (1244), his vision of Jerusalem and his decision to set out on a Crusade.
Nus ne porroit de mauvese reson [nº 26] advises the King to stay in the Holy Land after his defeat in Egypt.
Bernart a vous vueil demander [nº 18] is a partimen,
i.e. a discussion in the form of a poem, in which two (or more)
speakers debate on a particular topic before calling on a third party
to reach a conclusion. A musical equivalent of the classical rhetoric disputatio,
the partimen provides insight into the French court and the relation
between the monarch and his entourage, as reported by Jean de
Joinville, his main biographer:
"When the King was merry, he would say to me: «Come, seneschal,
tell me the reasons why a gallant man is better than a devout
person?» Then would begin the argument between Master Robert
[Robert de Sorbon, founder of the Sorbonne college in Paris] and me;
and when we had disputed a good while, he would give judgment thus:
«Master Robert, I would wish to have the name of a gallant man,
provided that I were one [ ... ] For a gallant man is such a great thing
and such a fine thing, that the very sound of it fills one' s
mouth.»
Joinville informs us that the king enjoyed music and showed much respect for musicians,
for "when minstrels came to his house after dinner [ ... ] he would wait to hear grace"
until they had ended their performance. To illustrate this aspect of
the king's personality, we selected an estampie [nº 15] – a
dance that is among the earliest surviving examples of written
instrumental music – and a short 3-part organum: Benedicamus Domino [nº 16].
Secular music was allowed at court, yet the king's preference went to sacred music.
He himself would only sing "praise to the Lord or Mary",
and exhorted his entourage to follow his example. He even taught one of
his equerries to sing anthems [cf nº 19]. Devotional (mostly
Marian) song is a particular musical genre. The pieces are usually contrafacta
i.e. adaptations of secular love songs. On doit la mere Dieu [nº 6]
echoes the good teachings of Blanche de Castille (the king's mother) while L'autrier matin
[nº 19] is the kind of song he could have sung as a young man.
This original composition, alternating French and Latin verses from
liturgical hymns, is modeled after the bucolic pastourelle, yet with a
definite religious twist: there is no amorous torment here but the "great peace"
that may be found in prayer, and the lady seen walking in the 'charming field' is the Mother of God.
A most devout king, Louis IX listened attentively and with piety to the
service of the holy Church and particularly to the Mass and other
church service traditionally sung in plainsong. Joinville uses
references to the liturgy of the day to cast an almost prophetic light
on the major events in the king' s life or to highlight Louis frame of
mind. The Introit for the first Sunday in Advent [nº 7], Ad te levavi [nº 8],
highlights the "king's trust in the Lord" (Louis coronation),
The "black crosses" carried in procession on the feast of St Mark Evangelist
(Louis birthday) seem to prophesize "the great many people who died on the two crusades"
[nº 2]. The Introit for the Greater Litanies, Exaudivit de templo
[nº 3], recalls the 'voice heard from the holy Temple' (Louis'
christening at the Collegiate Church of Poissy). The Communion song
Ierusalem que edificatur [nº 29] echoes the prayer
the sovereign whispered on his deathbed: "Jerusalem! O Jerusalem" ... [nº 28].
Original compositions enriched traditional plainchant repertoire as new
church services were established, such as the Veneration of the Crown
of Thorns (responsory: Occidentem [nº 21]) and (after the king was canonized),
the office in his honor (responsory: Felix regnum [nº 32]).
New "proses" or sequences were modeled on the liturgical sequences of
Adam de Saint-Victor, a great 12th-century Parisian poet and musician
whose perfect style is the culmination of the genre (Regis et pontificis [nº 22], and Gaudiose Francia
[nº 31]). The sequences (in Latin) were sung during Mass, between
the Alleluia and the reading of the Gospel as an exhortation to praise
God, yet they are beautiful instructional and hagiographic poems in
their own right. They are also deeply rooted in, and inseparable from
their original historical and geographical (Parisian) context.
Based on contemporary music and biographical information, this program
was conceived as an evocation of the life of Saint Louis. The first
part presents the key moments of his life; the second part focuses on
his "way up to Jerusalem". From a very young age, he worshipped the
relics of the Passion. In 1239, he acquired the Holy Crown of Thorns
[cf. nº 20-22]. Just as King Solomon had built the great Temple to
house the Ark of the Covenant, so did King Louis IX build the
Sainte-Chapelle in Paris as a shrine for the precious relic. His two
Crusades [cf. nº 2 & 23-26] failed and he never entered the
Holy City – yet he did, metaphorically speaking: his saintly death
opened the gates of the Heavenly Jerusalem [cf. nº 28 & 29],
and his memory lives on ... [cf. nº 30-32].
Sylvain Dieudonné
MUSIQUE SACRÉE À NOTRE-DAME DE PARIS
Created in 1991 by the City
of Paris, the Ministry of Culture and of Communication, and the
Diocesan Association of Paris, the association of Musique Sacrée
à Notre-Dame de Paris is a school of vocal arts charged with the
responsibility coordinating all musical activities at the Notre-Dame
Cathedral on both artistic and administrative levels.
The association s primary missions are the following:
- The musical instruction and
training of singers through the prestigious Maîtrise Notre-Dame
de Paris (Pré-Maîtrise, Children s Choir, Youth Ensemble,
and Adult Choir);
- The production of concerts and recitals throughout the year;
- Musicology research;
- The creation and circulation of contemporary music through CD recordings in partnership with the composers;
- In addition, Musique
Sacrée à Notre-Dame is involved in community outreach
programs, supporting access to culture for the underprivileged through
a partnership with Cultures du Cœur.
SAINT LOUIS POISSY 2014
Saint Louis Poissy 2014 was founded in the Spring of 2012. The core
purpose of the association was to organize and promote various
cultural, educational or festive projects and events in relation to the
800th anniversary of the birth and christening of King Louis IX (Saint
Louis) in Poissy.
Throughout 2014, an array of various events - exhibitions,
performances, lectures, a book fair and a medieval festival - gave
exposure to the charismatic figure of the king who left such a deep
mark on the 13 th century (known in French history as the Century of
Saint Louis ) and whose memory is forever dearly ingrained in our
collective psyche.
One of the highlights of the year was an exceptional concert – Musique au temps de saint Louis
– given at Notre-Dame de Poissy Collegiate Church, on April 27, 2014,
exactly 800 years and two days after the king's christening. In order
to enhance awareness about Saint Louis and his time, the association
worked in partnership with Musique Sacrée à Notre-Dame de
Paris and their joint effort made this recording a reality.
SYLVAIN DIEUDONNÉ
Sylvain Dieudonné first studied violin at Versailles
Conservatoire. In 1988, he joined the Paris Conservatoire National
Supérieur where he studied harmony, counterpoint, fugue,
orchestration, analysis and Gregorian choir conducting, graduating in
all these disciplines. He then specialized in Gregorian chant and music
paleography with Canon Jean Jeanneteau, Dom Jean Claire and Dom
Saulnier at Saint Pierre de Solesmes Abbey. S. Dieudonné also
plays the bowed medieval fiddle (vièle).
His pedagogical career started at the École Nationale de Musique
in Vichy where he taught analysis and composition for ten years before
being appointed choirmaster at Maîtrise de Notre-Dame de Paris
(1994). Head of the medieval music department, he is in charge of
coordinating pedagogy programs, research, concerts at Notre-Dame and
liturgical services. The weekly singing of the Gregorian mass ensures
the continuity and presence of this repertoire in France s greatest
cathedral. S. Dieudonné is also in charge of Notre-Dame concert
season medieval programs. As the medieval music department increases
its activities and develops projects involving the various
Maîtrise choirs he coaches, S. Dieudonné has encouraged
collaboration with renowned musicians and ensembles such as Brigitte
Lesne (Alla Francesca), Dominique Vellard, Marie-Noël Colette,
Antoine Guerber (Diabolus in musica) or Jean-Yves Hameline.
In addition to his teaching and conducting activities, Sylvain
Dieudonné devotes much of his time to musicological research
with a focus on manuscript sources and Notre-Dame School repertoire,
reconstructing works that are brought back to life through concert
performances and recordings under his direction in France and abroad.
ENSEMBLE VOCAL DE NOTRE-DAME DE PARIS
A distinct entity within the music department of the Cathedral, the
Notre-Dame de Paris Vocal Ensemble is a group of professional singers
trained and educated at the Notre-Dame Maîtrise (choir school).
They focus on sacred repertoire, combining performance practise and
musicological research. A major feature in the Notre-Dame concert
series, the ensemble also performs throughout France and abroad.
Concert programs always integrate the spatial, acoustic, historical and
sacred dimensions of the concert venue itself.