Un chemin d'étoiles / Discantus
Chansons des pèlerins de Saint-Jacques
du Moyen Âge à nos jours
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Bayard Musique 308 447
2015
1. Jubilo cum carmine [4:18]
Cantio, Bohême, XVe siècle
TUTTI, cornemuse, chalemie, flûte et tambour, flûte à bec, grand tambourin, cloches
2. Vous qui allés à Sainct Jacques [3:10]
« Chanson moult profitable aux pèlerins qui vont à Saint Jacques »
Contrafactum chansonnier Anne de Bretagne, XVIIe siècle (arrangement polyphonique : Brigitte Lesne)
CB/LJ HD CS, harpe-psaltérion
3. Quand nous partîmes de France [4:36]
« Grande chanson des pèlerins de St Jacques », XVIIIe siècle |
TUTTI, cloches, grand tambourin, grelots
4. Pour avoir mon Dieu propice [3:19]
Chanson dite « des Rossignols ou de Valenciennes », XVIIe siècle |
LJ/TUTTI, harpe gothique
5. C'est de cinquante pèlerins [2:59]
Chanson traditionnelle (Ille et Vilaine) |
CS, LJ/ TUTTI
6. La Pernette se lève [3:54]
Chanson traditionnelle (Bas-Dauphiné) |
BL/CB, harpe-psalterion
7. N'allez pas à Saint Jacques [2:34]
Chant de moissonneur (Gascogne) |
CM/TUTTI, chifonie
8. Dum pater familias [4:09]
cc 117
Chant de pèlerins, codex Calixtinus, XIIe siècle |
TUTTI, cloches, tambourin à sonnailles, grelots
9. Ay Santiago, padron sabido [3:00]
Cantiga, Paio Gomes Chariño, XIIIe siècle |
Contrafactum Martim Codax « Quantas sabedes »
CM, harpe-psaltérion
10. Por fazer romaria [2:16]
CSM 190
Cantiga, Airas Corpancho, XIIIe siècle
Contrafactum cantiga de Santa Maria 190 |
CS, harpe-psaltérion
11. Ensalcemos al Apostol [2:27]
cc 76
Chant de pèlerins, XVIIIe siècle, sur la melodie « Alleluia Gratulemur » du codex Calixtinus
TUTTI, cloches, tambourin à cymbalettes
12. Mariam Matrem Virginem [4:36]
LV 8
Virelai, Llibre Vermell de Montserrat, XIVe siècle |
HD/CS, LU, CM, harpe-psaltérion
13. Gratulantes celebremus festum [2:35]
cc 97
Trope de Benedicamus domino, codex Calixtinus, XIIe siècle |
HD/LJ
14. Alma perpetui luminis [1:36]
cc 24
Antienne, codex Calixtinus, XIIe siècle |
BL CS CM CB
15. Laudemus virginem / Splendens ceptigera [1:17]
LV 3 /
LV 4
Canon, Llibre Vermell de Montserrat, XIVe siècle |
cloches
16. Los set gotxs [4:50]
LV 5
Chanson à danser, Llibre Vermell de Montserrat, XIVe siècle |
TUTTI, harpe-psaltérion, cloches
17. O virgo splendens [3:53]
LV 1
Canon, Llibre Vermell de Montserrat, XIVe siècle |
TUTTI
18. Iocundetur et letetur [1:59]
cc 26
Hymne, codex Calixtinus, XIIe siècle |
TUTTI
Ensemble Discantus
Direction musicale, conception du programe, contrepoints et arrangements : Brigitte Lesne
Chant et cloches à main :
Christel Boiron CB, Hélène Decarpignies HD, Lucie Jolivet LJ,
Brigitte Lesne BL, Caroline Magalhaes CM, Catherine Sergent CS
Harpe-psaltérion ('rote'), harpe gothique à harpions,
chifonie (vielle à roue médièvale) : Brigitte Lesne
grelots : Caroline Magalhaes
Avec la participation de
Pierre Boragno (cornemuse, flûte à trois trous et tarbour à cordes)
et Béatrice Delpierre (chalemie, flûte à bec)
Instrumentarium
Harpe-psaltérion et harpe gothique : Ives d'Arcizas
Chifonie : Henri Renard / Cornemuse : Rémy Dubois
Chalemie : Olivier Cottet / Flûte à trois trous : Jeff Barbe
Flûte à bec : Fred Morgan / Tambour à cordes : Ugo Casalonga
English liner notes
Manuscrits et références :
1 : Graduel-cantionale XIII A 2, Prague, Narodni Muzeum, 16e siècle, et Codex Franus, Chrudim, Mestske Muzeum, 15e siècle.
Le pèlerinage à Saint-Jacques depuis l'Europe de l'Est
est notamment attesté par le voyage de Léon de Rosmital,
seigneur tchèque, parti de Prague en 1465.
2 : Texte dans Les chansons des pèlerins de Saint-Jacques, Abbé Camille Daux, Montauban, 1899; mélodie Hélas, je l'ay perdue, choisie dans le chansonnier d'Anne de Bretagne, Paris, Bibl. De l'Arsenal, 16e siècle.
Air devenu très populaire et repris pour de nombreux Noëls et autres chansons sous le titre Chantons je vous en prie et Or nous dites Marie.
3 : Noëls et cantiques imprimés à Troyes depuis le 17e siècle jusqu'à nos
jours, Alexis Socard, Troyes, 1865.
L'abbé Camille Daux rapporte que la
mélodie de cette chanson a pu être restituée grâce aux souvenirs d'un
chantre du Gers « qui n'a point chanté notre cantique, mais un vieux Noël
composé au siècle dernier... et dont l'air était celui de la Chanson des pèlerins
de Saint-Jacques ».
4 : Les rossignols spirituels. Liguez en duo: dont les meilleurs
accords, nommément le bas, relevent du Seigneur Pierre Philippes
organiste de ses Altezes Serenissimes, Valenciennes, 1616.
5 : Decombe L., Chansons populaires recueillies dans le département d'Ille-et-Vilaine (air du Garçon peu chanceux), Rennes, 1884.
6 : Canteloube J., Anthologie des chants populaires français, Paris, 1951.
Il existe une soixantaine de versions de cette chanson en France, Italie et Catalogne; le poème La belle se siet au pied de la tour en est une version attestée depuis le 15e siècle.
7 : Pedro Echevarría Bravo, Cancionero de los peregrinos de Santiago, Madrid, 1971.
8, 13, 14, 18 : Codex Calixtinus, Archives de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, 12e siècle.
9, 10 : Textes dans Cancioneiro da Vaticana, Bibl. Apostólica Vaticana, 16 siècle ; mélodies respectivement dans Pergamino Vindel, New-York, Morgan Library, 13e siècle et Ms El Escorial, Real Bibl. de San Lorenzo de El Escorial, 13 siècle.
11 : Rimas de peregrinos, Archives de la cathédrale de Pamplona, 18° siècle.
12, 15,
16, 17 : Llibre Vermell de Montserrat, monastère de Montserrat, Catalogne, 14 siècle.
Au retour de Saint-Jacques, de nombreux pèlerins poursui vaient
leur route jusqu'au monastère catalan de Montserrat, autre haut
lieu de pèlerinage; certains y passaient à l'aller,
rejoignant alors le camino francés par le camino catalán.
Empruntant d'anciennes routes ou traçant de nouvelles voies
d'innombrables pèlerins ont pris la route vers le sanctuaire de
Galice
qui abrite a relique du corps de l'apôtre saint Jacques
découvert au début du VIIIe siècle. Devenu
trés rapidement, avec Rome et Jérusalem, le
troisième plus grand pèlerinage de la
chrétienté, le pèlerinage de Saint-Jacques de
Compostele sat un réalité qui a
profondément marqué le paysage européen depuis le
Moyen Âge et qui a
également contribué à la formation d'une
conscience européen car il est
avant tout un chemin de culture. Les épisodes de la
découverte du
tombeau de saint Jacques, de la vie et de la mort de l'apôtre,
appartiennent à la fois
au domaine de la légende, de la tradition et ces
éléments, indissolublement mêlés, sans cesse
repris par les artistes, font la richesse et
l'originalité du pèlerinage à saint Jacques. Parmi
les nombreuses
formes d'expression artistique, la musique n'est pas absente et occupe
sans doute très tôt une place d'importance, la richesse et
l'originalité du programme musical de cet enregistrement le
montrent
bien.
Les pièces du Codex Calixtinus de
Saint-Jacques-de-Compostelle sont les plus anciennes du programme. Ce
manuscrit, connu aussi sous l'appellation de Liber Sancti Jacobi, est
une compilation de textes liturgiques, historiques et hagiographiques
dont les rédactions et la compilation furent réalisées autour de 1140.
Composé de cinq livres en latin et de textes divers, le codex est
indissociablement lié au pèlerinage à Saint-Jacques-de Compostelle et
l'attention se porte sur les pièces liturgiques du premier des cinq
livres qui constituent un ensemble unique puisqu'il semble qu'aucun
autre monument liturgique médiéval ne soit comme celui-ci dédié à un
seul saint. Ce premier Livre contient les offices complets de la vigile
et de la fête de saint Jacques, avec leur notation musicale mais, outre
les pièces en plain-chant - séquences, tropes, versets et conduits - le
manuscrit contient également une collection importante de vingt et une
pièces polyphoniques dont le premier exemple connu de polyphonie à
trois voix, bien avant que l'école de Notre-Dame de Paris ne prennent
la tête du déve loppement de la musique polyphonique. Au côté de
l'emblématique Dum Pater familias, le choix des interprètes s'est
également porté sur de magnifiques pièces moins connues mais qui
touchent des monuments de la littérature médiévale en Occident: deux cantigas de amigo, contemporaines des fameuses Cantigas de Santa Maria du roi de Castille Aphonse X (XIIIe siècle) et
des extraits du Llibre Vermell de Montserrat (XIVe siècle) autre destination souvent
mentionnée par les pèlerins.
Il faut ici préciser que s'est posé - comme pour les
autres œuvres enregistrées - le problème de
l'interprétation car si les récits de voyages, les
images, mais aussi les lieux comme les sanctuaires, les hôpitaux
etc. sont autant de témoignages qui sont restés
attachés au pèlerinage, la musique a ceci de particulier
qu'elle est une matière vivante, qu'il faut faire vivre ou
revivre en la restituant si nécessaire, mais qu'il faut surtout
interpréter. Or, il faut rendre hommage à Brigitte Lesne
et à son ensemble pour leurs choix interprétatifs qui se
rapprochent le plus possible des éléments musicaux
originaux mais sans ignorer que les musiques anciennes reposent souvent
sur une grande liberté dans l'ornementation, le rythme ou
même la mélodie. La chose était ici d'au tant plus
nécessaire que les sources musicales, manuscrites ou
imprimées, inédites ou répertoriées, sont
sou vent d'accès et de lecture difficiles. Il fallait donc faire
des choix qui soient à la fois musicalement et musicologiquement
cohérents, héritiers de la tradition populaire autant que
respectueux des résultats de la recherche scientifique, objectif
pleinement rempli.
Le même travail a été réalisé pour
les œuvres plus tardives. Dès le XVI siècle,
beaucoup d'œuvres musicales de la Renaissance attestent, comme
celles du Moyen Âge, que la splendeur du culte à saint
Jacques est aussi une incontestable réalité sonore. Elles
se diffusèrent à travers toute l'Europe, à la fois
dans un répertoire liturgique savant mais aussi dans un
répertoire profane également savant qui côtoie des
formes d'expression plus populaires comme les chansons de
pèlerins de cette époque. Ces chansons accompagnaient
là encore les pèlerins et participaient avec eux aux
réjouissances marquant la fin du périple. Mais il existe
aussi un répertoire propre de chants de pèlerins qui
évoquent le pays natal, la marche, les compagnons de voyage,
l'éloignement de sa famille, la quête de Dieu, les
étapes de la route et les espérances ou les craintes
liées à sa difficulté. Ce sont le plus souvent des
chants monodiques de structure musicale simple ne comportant que
rarement des indications rythmiques et d'accompagnement. Certaines
d'entre elles sont restées vivaces dans la mémoire
musicale de l'Europe moderne des XVIIe et XVIIIe siècles. Mais,
paradoxalement, si l'on s'accorde à dire que la splendeur du
culte compostelan est sans doute à son apogée pendant la
période baroque qui correspond également aux
extraordinaires transformations architecturales et décoratives
de la cathédrale de Compostelle, le pèlerinage
connaît un incontestable ralentissement. Pourtant, la chanson moult profitable aux pèlerins qui vont à Sainct Jacques, imprimée en 1650 ou la célèbre Grande Chanson des pèlerins de saint Jacques
imprimée en 1718, et qui connait jusqu'à nos jours un
remarquable succès, présentent, dans un nombre
considérable et variable de couplets selon les versions, le
grand voyage des pèlerins de France, décrivant les
préparatifs de leur départ, leur voyage, les miracles du
saint, l'arrivée à Compostelle et leur retour. D'autres
chansons comme La Pernette,
sont plus une touchante évocation amoureuse. Dans tous les cas,
elles allègent le pas, disposent l'esprit, et attestent de la
vivacité du pèlerinage.
Le Moyen Âge voit donc marcher vers Saint-Jacques de Compostelle
des milliers de pèlerins. Si leurs moti vations sont nombreuses
et variées, il semble néanmoins qu'ils aient usé,
pour aller « plus oultre
», de moyens propres à les aider dans leur effort physique
et leur démarche spirituelle. La musique est l'un d'eux et non
des moindres. Ce phénomène ne cessa pas dans les
époques suivantes et le chemin de Saint-Jacques est donc aussi
celui d'une itinérance musicale dont la richesse tient autant
à l'ampleur du répertoire qu'il suscita qu'aux
échanges et aux rencontres qu'il permit. Dans leur dimension
artistique, anthropologique et culturelle, les différents styles
musicaux abordés ici font des musiques pour saint Jacques une
des formes d'expression de la piété jacquaire.
Saint-Jacques de Compostelle, sa cathédrale, ses reliques, son
pèlerinage et ses chemins, cristallisent ainsi dans la musique
les moments particuliers de leur évolution et ce depuis plus de
mille ans.
Philippe PICONE,
Centre d'Études de la Société Française
des Amis de Saint Jacques-de-Compostelle.
Discantus
Actif depuis le début des années quatre-vingt-dix,
Discantus, ensemble vocal féminin, est placé depuis sa
création sous la direction de Brigitte Lesne.
L'ensemble puise les clés de son interprétation direc
tement aux premières sources manuscrites de la musique
sacrée occidentale chant grégorien et début de la
polyphonie médiévale en s'appuyant notamment sur les
recherches de la musicologue Marie-Noël Colette.
Plus récemment son projet artistique s'est élargi vers
des répertoires plus tardifs, en avançant peu à
peu vers les prémisses de la Renaissance - convaincu que le
savoir acquis au contact des siècles précédents y
apportait une approche renouvelée - et même jusqu'à
la création contemporaine.
Dans ce nouveau CD, le quinzième de l'ensemble. Discantus
s'intéresse à quelques répertoires traditionnels
récents, compris comme un continuum temporel venu du Moyen
Âge, et intègre pour la première fois quelques
instruments à cordes et percussions...
Discantus est régulièrement invité dans le monde
entier et dans les plus grands festivals internationaux de
musiques anciennes et de musiques sacrées. Il est produit depuis
sa création par le Centre de musique médiévale de
Paris.
discantus@orange.fr- http://discantus.fr/
Brigitte Lesne
Brigitte Lesne se consacre presque exclusivement à
l'interprétation des musiques du Moyen Âge. Outre son
travail avec Discantus, elle se produit également dans les
répertoires profanes (chansons et pièces instrumentales)
en récitals (solo, duos, trios) et avec l'en semble Alla francesca.
Elle enseigne au Centre de musique médiévale de Paris et
est régulièrement invi tée - conservatoires,
ensembles vocaux, maîtrises - à concevoir des programmes,
faire travailler et diriger des concerts de musique
médiévale ou Renaissance.
Production Centre de musique médiévale de Paris
L'Adami, société des artistes-interprètes,
gère et développe leurs droits en France et dans le monde
pour une plus juste rémunération de leur talent. Elle les
accompagne également par ses aides financières aux
projets artistiques.
Mécénat Musical Société
Générale est le mécène principal des
ensembles Alla francesca, Discantus et Alta.
Avec le soutien du ministère de la Culture / DRAC Île-de France.
Enregistrement réalisé du 19 au 22 juillet 2015 à l'abbaye de Saint-Michel en Thiérache
Direction artistique: Brigitte Lesne & Thierry Bardon
Prise de son et montage : Thierry Bardon
Photo de couverture: Anne-Marie Berthon
Photo de 4ème de couverture: Patrick Borgia
Direction de production : Bertrand Lemaire
Traductions latin-français: Jean-Christophe Jolivet
Traductions anciennes langues romanes - français : Geneviève Brunel-Lobrichon
Innumerable pilgrims have either trodden the old paths or taken new
routes to the Galician sanctuary that houses the remains of Saint James
the Apostle, discovered in the early 8th century. The pilgrimage to
Santiago de Compostela very quickly became the third great Christian
place of pilgrimage, along with Rome and Jerusalem. The pilgrimage has
been making a deep impression on the European landscape since the
Middle Ages and has also contributed to the construction of a European
conscience since it represents, above all, a cultural journey. The
discovery of the tomb of Saint James the Apostle and the story of his
life and death are the stuff of legend and tradition and these
elements, inextricably linked and constantly revisited by artists, are
what make the Santiago pilgrimage so unique and multi-faceted. Music
naturally figures amongst the many forms of artistic expression and
doubtless occupied an important place very early on as the variety and
originality of the pieces on the present recording clearly demonstrate.
The earliest pieces on this recording are those from the Codex Calixtinus in the Cathedral of Santiago de Compostela. This manuscript, also known as the Liber Sancti Jacobi,
is a compilation of liturgical, historic and hagiographic texts
associated with Saint James and written and compiled around 1140. Made
up of five books in Latin and various other texts, the Codex is
inextricably linked to the Santiago pilgrimage, with the main focus on
the liturgical pieces in the first five books. These constitute a
unique group since it would seem that no other body of Medieval
liturgical work was dedicated to a single saint. This first book
contains the complete services of the Vigil and Feast of Saint James
together with their musical notation, but quite apart from the
plainchant pieces - sequences, tropes, verses and conductus - the
manuscript also contains a large collection of twenty one polyphonic
pieces including the first known example of three-part polyphony,
composed well before the School of Notre-Dame de Paris took the lead in
the development of polyphonic music.
Alongside the emblematic Dum Pater familias,
the performers' choice also focused on magnificent pieces that are less
well-known yet just as fine as the masterpieces of western Medieval
literature: two cantigas de amigo, contemporaneous with the famous Cantigas de Santa Maria by the King of Castille, Alphonso X (13th century) and extracts from the Llibre Vermell de Montserrat (14th century), another destination often mentioned by pilgrims.
Naturally, as with the other works recorded, the problem of
interpretation arose since although tales of journeys, pictures, and
places such as sanctuaries, hospitals etc. all remain to bear witness
to the pilgrimage, music is different in that it is a living material
that has to be brought alive or revived, restored if necessary, but
above all, performed. We must therefore congratulate Brigitte Lesne and
her ensemble for their interpretive choices that come as close as
possible to the original musical elements without neglecting the fact
early music often relied on considerable freedom in its ornamentation,
rhythm or even melody. This was all the more necessary here since the
musical sources whether manuscript or printed, published or
unpublished, were often not particularly accessible and difficult to
read. Choices therefore had to be made which were coherent from both a
musical and musicological point of view, in line with popular tradition
and respectful of the results of scientific research, an objective that
has been well and truly attained.
The same work was carried out on the later pieces. From the 16th
century onwards, many musical works of the Renaissance period bear
witness, as do those of the Middle Ages, to the fact that the spendour
of the Santiago cult was also, unquestionably, a musical reality. The
pieces spread across the whole of Europe, entering the scholarly
liturgical repertoire as well as the equally scholarly profane
repertoire that stood alongside more popular forms of expression such
as the pilgrim songs of the time. These songs accompanied the pilgrims
too and were part of the celebrations that marked the end of the
journey.
However, there also existed a repertoire consisting of pilgrim songs
that spoke of the pilgrims' native land, the march, their travelling
companions, separation from family, the search for God, the stages of
the route and the hopes and fears attendant on its difficulties. These
are often monodic songs with a very simple musical structure that only
occasionally includes indications as to rhythm and accompaniment. Some
have remained alive in the musical memory of modern 17th and 18th
century Europe. Paradoxically however, although it is generally agreed
that the splendour of the Compostela cult undoubtedly reached its
height during the Baroque period, which also corresponded to the
extraordinary architectural and decorative transformations of the
Compostela Cathedral, the pilgrimage itself was unquestionably becoming
less popular. Yet the Song of Great Benefit to Pilgrims on their way to Santiago printed in 1650 and the famous Grand Song of the Santiago Pilgrims
printed in 1718, which have enjoyed lasting success, recount, in a
considerable number of couplets that vary from version to version, the
great journey of the French pilgrims, describing the preparations for
their departure, their journey, the miracles of the saint, the arrival
at Compostela, and their return. Other songs, such as La Pernette,
are more in the nature of touching love songs. They all however, make
the march seem less arduous, prepare the spirit and testify to the
liveliness of the pilgrimage.
The Middle Ages, therefore, saw thousands of pilgrims march towards
Santiago de Compostela. Although their motivations were many and
various, it would seem that they used all available means to help them
surpass themselves in both their physical efforts and spiritual quest.
Music was not the least of these means. This continued throughout the
succeeding periods so the Camino de Santiago is therefore also a
musical journey, the richness of which is derived just as much from the
breadth of the repertoire it produced as from the encounters and
conversations it engendered. The artistic, anthropological and cultural
dimension and variety of musical styles make this music an expression
of Santiago piety. Particular moments in the development of Santiago de
Compostela, its cathedral, relics, pilgrimage and itineraries, have
therefore been crystallised in the music in a process that has lasted
more than a thousand years.
Philippe PICONE,
Centre d'Études de la Société Française
des Amis de Saint Jacques-de-Compostelle
Discantus
The female vocal ensemble Discantus has been under the direction of
Brigitte Lesne since its creation in the early 1990s. The ensemble
takes the key elements of its interpretation directly from the first
manuscript sources of westem sacred music - Gregorian chant and early
Medieval polyphony - with particular reference to research by the
musicologist, Marie-Noël Colette.
More recently, the ensemble has extended its artistic remit to cover
later repertoires, moving gradually towards the premises of the
Renaissance - persuaded that the knowledge acquired from contact with
the preceding centuries contained a fresh approach - and even to
contemporary works.
In this new CD, its fifteenth, Discantus has turned its attention to
several recent traditional repertoires, seen as a continuum originating
in the Middle Ages, and for the first time has included string and
percussion instruments. Discantus is regularly invited to perform all
over the world and at the biggest international early and sacred music
festivals. Its producer since its foundation has been the Centre de
musique médiévale de Paris.
discantus@orange.fr - http://discantus.fr/
Brigitte Lesne
Brigitte Lesne devotes herself almost exclusively to the performance of
music from the Middle Ages. Besides her work with Discantus, she also
performs the profane repertoires (songs and instrumental pieces) in
recitals (solo, duets, trios) and with the Alla Francesca Ensemble. She
teaches at the Paris Centre for Medieval Music and is regularly invited
by conservatoires, vocal ensembles and choirs to create programmes,
rehearse and conduct Medieval and Renaissance music concerts.
Recorded from 19-22 July 2015 in the Abbey of Saint-Michel-en-Thiérache
Artistic direction: Brigitte Lesne & Thierry Bardon
Sound engineer and editing: Thierry Bardon
Cover photo: Anne-Marie Berthon
Back cover photo: Patrick Borgia
Director of Production: Bertrand Lemaire
Latin - French translations: Jean-Christophe Jolivet
Early romance languages - French translations: Geneviève Brunel-Lobrichon
French - English translations: Elizabeth Guill